Vous ressentez des blocages récurrents, des schémas qui se répètent sans que vous n’en compreniez l’origine ? Cette quête de sens, cette impression de porter un poids dont la source vous échappe, est une expérience profondément humaine que je constate régulièrement en consultation. L’hypnose régressive est l’une des voies exploratoires qui suscitent aujourd’hui un intérêt croissant. Il s’agit d’une technique visant à revisiter des souvenirs passés pour éclairer et apaiser les difficultés du présent. Loin des clichés spectaculaires, cette approche invite à un dialogue intime avec notre propre histoire, qu’elle soit personnelle, transgénérationnelle ou, pour certains, karmique. Mon objectif ici est de démystifier cette pratique avec la rigueur de la psychologue clinicienne, pour vous permettre de discerner si ce chemin est le vôtre.
En bref : les points clés de l’hypnose régressive
- Un outil d’exploration : L’hypnose régressive permet d’explorer les racines de nos comportements actuels en accédant à des souvenirs passés, souvent de l’enfance, pour en libérer la charge émotionnelle.
- Deux approches distinctes : Il est fondamental de différencier la régression en âge, une technique d’hypnothérapie classique, de l’hypnose spirituelle qui postule l’exploration de « vies antérieures », une démarche qui relève de la croyance personnelle.
- Une démarche symbolique : Que les souvenirs évoqués soient factuels ou métaphoriques, leur valeur thérapeutique réside dans le sens qu’ils prennent pour nous aujourd’hui et leur capacité à dénouer des blocages.
- Prudence et éthique : Cette pratique n’est pas sans risques (faux souvenirs, détresse émotionnelle) et son versant spirituel n’est pas validé par la science. Le choix d’un praticien qualifié et éthique est donc primordial.
Qu’est-ce que l’hypnose régressive ? déconstruire les idées reçues
Alors ne tournons plus autour du pot : qu’est-ce que cette fameuse hypnose régressive ? En tant que psychologue, je précise qu’il est important de différencier deux réalités bien distinctes qui se cachent sous ce même terme. D’un côté, nous avons une technique d’hypnothérapie reconnue ; de l’autre, une démarche à portée spirituelle.
La régression en âge : un retour à la source de nos blessures
L’approche la plus « classique » de l’hypnose régressive est la régression en âge. Il s’agit d’amener une personne, dans un état de conscience modifié, à revisiter des événements de sa vie actuelle, le plus souvent dans l’enfance. L’objectif n’est pas de simplement se souvenir, mais de contacter la charge émotionnelle associée à une blessure pour la « réparer ». Une patiente me confiait récemment son incapacité à prendre la parole en public. L’exploration nous a menées à un micro-traumatisme, une humiliation vécue en classe à cinq ans. En revisitant cette scène non pas pour la revivre mais pour la comprendre avec son regard d’adulte, elle a pu apaiser l’enfant blessé en elle et libérer la parole. C’est un travail thérapeutique puissant sur les racines de nos angoisses et de nos phobies.
L’hypnose spirituelle : l’exploration des « vies antérieures »
C’est ici que nous quittons le champ de la psychologie clinique pour entrer dans celui de la spiritualité. L’hypnose régressive spirituelle, parfois appelée hypnose quantique, part du postulat de la réincarnation. Elle propose d’explorer des « vies antérieures » ou « l’entre-vies » pour trouver des réponses à nos épreuves actuelles, comprendre nos « contrats d’âme » ou nos liens avec notre « famille d’âmes ». Soyons clairs : cette approche repose sur un système de croyances et non sur des données scientifiques établies. Elle peut néanmoins avoir une portée thérapeutique pour les personnes qui y adhèrent, en offrant un cadre narratif pour donner du sens à leur souffrance.
Comment se déroule une séance ?
Une séance d’hypnose régressive vous plonge dans un état de conscience modifié, une relaxation profonde où vous êtes à la fois ici et ailleurs, parfaitement conscient de ce qui se passe. Le praticien n’est pas un magicien qui prend le contrôle ; il est un guide. Son rôle est de vous accompagner avec bienveillance, de poser les bonnes questions pour faciliter votre exploration, sans jamais induire de réponses ou d’images. Le travail le plus important se fait ensuite : l’analyse et l’interprétation. Il s’agit de faire le pont entre les images et émotions vécues durant la séance et votre réalité présente. Qu’est-ce que cette expérience vient me dire de mes peurs, de mes désirs, de mes blocages actuels, ou comment peut-elle vous aider à apaiser le deuil et contacter les défunts par l’hypnose Charbonier ? C’est dans ce travail d’intégration que réside le véritable potentiel de transformation.
Les bénéfices attendus : au-delà du simple mieux-être
Lorsque la démarche est bien menée, les bénéfices peuvent être profonds. J’observe chez les personnes qui entreprennent ce type de travail une libération émotionnelle, un apaisement face à des angoisses anciennes et une meilleure compréhension de leurs propres mécanismes. C’est un chemin vers une plus grande conscience de soi.
- Libération des blocages : Identifier l’origine d’une peur, d’une phobie ou d’un schéma répétitif pour s’en affranchir.
- Apaisement émotionnel : Traiter des traumas passés, libérer des émotions refoulées et calmer les signes dépressifs ou l’anxiété.
- Renforcement de la confiance : Se reconnecter à ses ressources intérieures et développer de nouvelles perspectives sur ses capacités.
- Quête de sens : Comprendre les raisons de certaines épreuves de vie et redéfinir sa trajectoire personnelle.
La question des « vies antérieures » : une approche pragmatique
La perspective d’explorer des vies antérieures peut légitimement laisser sceptique. Pourtant, il n’est pas nécessaire d’adhérer à la thèse de la réincarnation pour tirer profit de l’expérience. L’inconscient, pour communiquer avec nous, utilise un langage symbolique : celui des rêves, des lapsus, et aussi des récits métaphoriques. Les « vies antérieures » peuvent être vues comme de puissantes métaphores créées par notre psyché pour mettre en scène un conflit intérieur, une peur archaïque ou une ressource insoupçonnée.
En tant que psychologue, je me positionne toujours du côté du vécu du patient. Que ces souvenirs de « vie antérieure » soient factuels, symboliques ou issus de la mémoire collective n’est pas la question centrale. La seule question qui vaille est : quelle est leur fonction thérapeutique ? Si ce récit permet de libérer une souffrance et de trouver un nouvel élan, alors son utilité psychologique est bien réelle.
L’important est de trouver un praticien qui respecte votre vision du monde, qu’elle soit spirituelle ou purement symbolique, et qui vous accompagne dans votre propre interprétation, sans jamais imposer la sienne.
Risques, limites et controverses : une mise en garde nécessaire
Toute exploration de l’inconscient comporte des risques et doit être abordée avec prudence. La mémoire humaine est malléable, et plus encore sous hypnose. Le risque de confabulation (le cerveau qui « comble les blancs ») ou de création de faux souvenirs est réel. C’est pourquoi les informations obtenues sous hypnose ne sont pas recevables comme preuves devant un tribunal.
De plus, la reviviscence d’un traumatisme, qu’il soit réel ou imaginaire, peut être profondément perturbante si elle n’est pas accompagnée par un professionnel formé à la gestion du psycho-trauma. D’un point de vue scientifique et déontologique, la prudence est de mise, particulièrement concernant l’hypnose spirituelle.

| Perspective Thérapeutique | Point de Vue Scientifique et Déontologique |
|---|---|
| Revendique un apaisement en donnant un sens (spirituel ou symbolique) à la souffrance et aux schémas de vie. | Aucune étude empirique validée par les pairs ne prouve l’existence des vies antérieures ou l’efficacité de cette approche spécifique. |
| Propose une lecture « karmique » ou transgénérationnelle des problématiques personnelles. | Les bénéfices rapportés peuvent s’expliquer par l’effet placebo, la suggestion ou la puissance de la narration personnelle. |
| Peut offrir un sentiment de libération et de nouvelles perspectives pour ceux qui y adhèrent. | Certains ordres professionnels, comme l’Ordre des psychologues du Québec, considèrent son usage par les psychologues comme dérogatoire, car non fondé sur des principes scientifiques reconnus. |
Enfin, cette pratique est formellement déconseillée aux personnes souffrant de troubles psychotiques (schizophrénie, bipolarité non stabilisée) sans un avis médical strict.
Comment bien choisir son praticien ?
Le choix du praticien est la pierre angulaire d’une démarche réussie et sécuritaire. La relation de confiance est fondamentale. Au-delà du « feeling », qui est personnel, voici quelques critères objectifs à vérifier :
- La formation : Renseignez-vous sur l’école ou l’institut où le praticien a été formé. A-t-il suivi une formation sérieuse et complète en hypnose ?
- Le cadre éthique : Le praticien est-il supervisé ? Adhère-t-il à un code de déontologie ? Est-il clair sur les limites de sa pratique ?
- L’approche : Discutez ouvertement avec lui de sa vision des « vies antérieures ». Vous impose-t-il une lecture spirituelle ou est-il ouvert à une interprétation symbolique ?
- La posture : Un bon praticien vous responsabilise, ne crée pas de dépendance et ne vous fait aucune promesse de guérison miraculeuse.
Les tarifs en France varient généralement entre 80€ et 150€ pour une séance qui peut durer de 1h30 à 3h. Prenez le temps d’un premier contact téléphonique pour poser vos questions et sentir si le courant passe.
Un chemin vers soi, pas une machine à remonter le temps
L’hypnose régressive, qu’elle nous ramène à nos cinq ans ou dans une fresque historique symbolique, est avant tout un puissant outil d’introspection. Ce n’est pas une machine à remonter le temps pour trouver des coupables ou des excuses, mais un miroir tendu vers notre monde intérieur pour mieux comprendre qui nous sommes, ici et maintenant. Le véritable voyage n’est pas tant dans le passé que dans la signification que nous donnons à cette exploration pour construire un présent plus libre et un avenir plus aligné avec notre être profond. Votre quête de compréhension est légitime. Elle mérite d’être entendue et accompagnée avec respect et bienveillance.