Comme nous l’avons vu au début du confinement, de nombreuses peurs ont pu émerger avec la pandémie, dont en premier lieu, bien sûr, la peur de la maladie. Or, à l’approche du déconfinement, cette peur peut revenir car on nous répète à longueur de journée que le virus rôde toujours. D’autres peurs peuvent aussi apparaître, comme la peur de l’autre qui pourrait me contaminer. Pendant ces quelques semaines, on a pu voir des réactions de recul ou d’éloignement, donc de méfiance affichée, pas toujours faciles à vivre. De même, on peut être confronté à la peur de soi, la peur de retomber dans nos habitudes mortifères de consommation, peur de ne pas être capable de vivre les mutations nécessaires pour garantir notre survie dans un monde changeant.
Certains collapsologues voient en cette pandémie un avant-goût de l’effondrement. L’annonce de la fin du monde que nous avons connu jusque là soulève peut-être aussi la peur de sortir de notre zone de confort, la peur de la vie, à l’idée de retrouver un monde qui pourrait devenir régulièrement menaçant. La peur de l’inconnu. Quel monde va succéder à celui qui nous a précipité dans ce confinement ?
Derrière toutes ces nouvelles peurs, notre enfant intérieur peut vivre des peurs plus archaïques et inconscientes, comme celle de quitter le ventre protecteur que représente son chez soi, affronter le monde de dehors, lâcher prise pour prendre le risque de la Vie, …
Ces peurs peuvent émerger à notre insu et se renforcer les unes les autres jusqu’à nous prostrer dans une totale passivité et le sentiment d’impuissance.
Les croyances et les valeurs qui nous auront été transmises – généralement par nos parents, nous auront soit rassuré, soit au contraire inquiété. En effet, comment nous a-t-on parlé de la vie, des autres, de nous-même ? Mettre de la conscience sur tout cela peut représenter une merveilleuse opportunité de grandir encore et de se différencier des modèles appris, mais surtout de quitter l’anticipation négative, propre à l’enfant, qui traduit le plus souvent une projection de nos peurs du passé sur le futur.
Conseil pour notre enfant intérieur
A chaque fois que notre enfant a peur, la réponse la plus adéquate sera de le prendre dans nos bras, en prenant un petit coussin et en lui parlant pour le rassurer. L’adulte pourra lui parler avec amour, en lui garantissant son engagement à être là pour lui.
L’adulte peut aussi l’aider à prendre du recul en l’amenant à analyser les croyances et modèles intégrés par ses parents, tout d’abord en en faisant l’inventaire. Nous pouvons nous arrêter avec un crayon et un papier pour recenser les croyances et valeurs que nous avons entendues chez nos parents, mais aussi celles qu’ils ont démontrées, par exemple nous les avons vus s’échiner toute leur vie, sans jamais sembler satisfaits, détendus, ils ont ressassé leur échecs, désabusés ou au contraire nous les avons vus se relever, s’enthousiasmer, se réjouir d’apprendre et de se remettre en cause ?
Ensuite, nous pouvons aussi prendre le temps de regarder ce que les grandes épreuves de notre vie nous ont offert comme opportunités, nous permettant de prendre conscience que nous avons réussi à transformer ces épreuves, pour en grandir. Comment transformer les épreuves en défis ? Nous pouvons ainsi regarder ce que chacune d’elle nous a appris, sur nous-mêmes, sur les autres et/ou sur la vie.
Quelle compétences ai-je dû développer face à elles ? Quelle croyance ai-je eu à remettre en cause ? En quoi cela m’a-t-il fait grandir ? En quoi cela a-t-il changé ma manière d’appréhender la vie et pourquoi pas le Sacré ?
Pour certains d’entre nous, le confinement a pu être vécu comme une épreuve. Comment le transformer en défi ? Dans tous les cas, en sortir va nous obliger à faire le deuil de cette période particulière, avec les étapes inévitables de colère, de peur et de tristesse. Votre enfant intérieur aura sans doute besoin de vous !
Bien à vous,
Laurence et Philippe